mardi 19 mai 2009

VOYAGE AU MAROC : Essaouira à Sidi Kaouki

Nous faisons un saut à Essaouira où nous allons connaître une nouvelle façon de se garer : une personne chargée du parking pousse une voiture vers l'avant, une voiture vers l'arrière, et voilà une place ! on vous demande de ne pas enclencher le frein à mains, et pour cause.
Un petit aperçu de la
ville fortifiée,

le port

et la construction des bateaux en bois.
Un gentil "guide" ouvre les barrières, nous explique de quel bois est faite chaque partie du bateau,


nous prend en photo, et accepte de se faire photographier... pour quelques dirhams...
Bon, ça c'est le facteur,

Après cette brève escale, nous repartons vers Sidi Kaouki, le paradis des surfeurs. Nous ce qui nous a le plus épatés ce sont les dromadaires sur la plage

et l'armée de chats à nos pieds, au restaurant quand on mangeait notre poisson.


En longeant une plage magnifique qui malheureusement, commence à être bétonnée, nous avons rendez-vous chez le sculpteur Mohamed Boudarga qui réside au Riad Tifaouine
.

C'est là que nous rejoindra Boujemaa qui a marché pendant une heure et demie depuis sa ferme pour venir nous chercher et nous amener chez lui.

Nous arrivons dans un village silloné de ruelles bordées de murets en pierre.




A un moment, nous sommes arrêtés car un des murets est tombé. Pour continuer, il faut le remonter. Tout le monde se met à l'ouvrage et le propriétaire du mur est tout content de voir arriver cette main-d'oeuvre inespérée.
Et là nous allons passer dans cette famille deux jours inoubliables.
Tout d'abord un tour du village, puis du propriétaire : des champs que Boujemaa connaît par coeur, il nous mène droit à un nid de cailles
Hubert est initié à la cueillette de l'orge

puis il faut rentrer la vache et son veau

Pendant ce temps, Aicha, son épouse, prépare deux tajines, un pour les adultes, un pour les enfants dans une cuisine très rudimentaire mais somme toute fonctionnelle.

Avant de passer à table, nous devrons nous laver les mains à l'aide de l'aiguière.

Ici, on mange avec les doigts,


assis sur des coussins posés sur les tapie qui recouvrent le sol,

plus tard, on dormira dans la pièce réservée aux "clients" sur des tablettes posées le long des murs.
L'eau qui sert à faire la cuisine vient du puits où on fait descendre un bouteille d'eau coupée en son milieu à l'aide d'une corde, puis elle est filtrée à l'aide d'un chiffon,

Sur le toit, se trouve la réserve d'eau de pluie qui sert à la vaisselle et à la toilette.

Nous passerons une soirée dans le calme de cette maison qui abrite cinq enfants : Hafida qui parle assez bien français, les jumelles Fatima et Jamila qui sympathisent tout de suite avec Chloé, Jamel, le petit garçon et Samad, le bébé sur les sept qu'ont engendrés Boujemaa et Aicha ; une soirée à discuter, à regarder les étoiles assis dans le patio, sous une couverture chaude, avec des gens heureux de ce qu'ils sont, de ce qu'ils ont, et ravis de le partager : un vrai bonheur. Le matin, quand nous nous levons, les enfants sont déjà partis à l'école et Aïcha prépare les galettes du petit déjeuner.

Elle va les placer une à une dans un coquelon sur les braises où elles vont cuire,

puis elle les fait refroidir sur la pierre

Pendant ce temps, Boujemaa sort les animaux de leur enclos où tout le monde a l'air de faire bon ménage : vaches, chèvres, moutons, poules.


Puis il faut traire la chèvre qui fournit le lait du bébé

avant que le chevreau ne prenne son tour.


Enfin c'est le moment de partager un thé savoureux et accompagné des crèpes chaudes, de gateaux décorés de graines de fenouil, de cacaouèthes grillées au four de la maison.

Ici aussi nous avons renoué avec des gestes oubliés dans la salle de bains sans eau courante, mais c'est prévu, tout est installé.


Nous repartirons dans la matinée avec un tapis que la mère de Boujemaa a noué elle-même, et des patisseries pour la route. Quelle gentillesse !Boujemaa nous conduit à l'école de ses filles qui se sont si bien entendues avec Chloé, et va les chercher dans leur classe pour un au-revoir.
Nous avons passé là deux jours dans un autre monde, remplis de découverte et d'émotion au contact de gens qui donnent à réfléchir sur notre mode de vie habituel. Gageons qu'au retour nous ne ferons plus couler l'eau sans une pensée pour Jamila puisant de l'eau ou Fatima faisant la vaisselle.