mercredi 29 avril 2009

VOYAGE AU MAROC : de Tafnar à Aït Tamlal

Après le repas au village de pêcheurs, Rachid vient nous chercher pour aller chez "Monami" l'ancien pêcheur sur chalutier. Chaque fois que notre hôte prononce "monami", nous pensons que le pêcheur est l'ami de Rachid, non, c'est son nom : Monami. Il a dû avoir un ancêtre sympa.


En tout cas, lui est très jovial et chaleureux ce qui est d'autant plus remarquable qu'il vient de se faire arracher une dent. Il nous offre le thé accompagné de douceurs comme le veut la coutume.
Pour nous, c'est le café. Mais non, c'était l'apéritif !
En effet, voilà qu'il amène des plats, des hors d'oeuvres de crudités, du crabe en sauce, des moules, du poisson !!! à notre grand étonnement : nous venons de manger au village de pêcheurs
.
Nous comprenons alors que notre guide du matin devait nous mener à la rencontre de "Monami" dans le village de pêcheurs, mais celui-ci, comme dit plus haut était chez le dentiste. Notre guide a donc pris l'initiative de nous amener au restaurant. Mais le repas était bien prévu chez "Monami". Courtoisie oblige, nous (essayons) faisons honneur au repas vraiment très copieux.
Après le repas, Chloé va jouer avec les filles qui sont très timides tandis que nous escaladons la colline pierreuse derrière la maison. Cueillette de thuya très odorant, découverte de l'arganier dont je reparlerai plus tard.
Panorama splendide depuis cette hauteur.


Mais patratas, je tombe et m'érafle la jambe. "Monami" écourte la promenade, m'assied sur une pierre et redescend en nous disant de l'attendre.

Il revient quelques minutes plus tard avec une écuelle dans laquelle se trouve une boue de plante verte qu'il me demande de passer sur ma blessure. Voilà, c'est beau non ? Et pour ne pas faire de jaloux, Hubert y a droit aussi, sur les bras couverts de psoriasis : allez on sèche au soleil, ordre du guérisseur !


Nous repartons avec un bouquet de branches de thuya et l'image de quelqu'un qui mérite tellement son nom.


Allez, une dernière photo devant le massif d'immense figuiers de barbarie.


Nous voici maintenant repartis avec l'oncle de Rachid (mais où était-il passé quand on était chez "Monami" ?) dans un paysage un peu désolé, nous traversons un oued asséché, près duquel poussent des lauriers roses à l'état sauvage et où paissent quelques vaches. Nous rencontrons une vieille femme de la famille de Rachid avec qui nous faisons un bout de chemin à pied. Elle nous parle beaucoup même si nous ne comprenons vraiment pas grand chose.




Enfin Rachid nous récupère avec la voiture et nous arrête dans l'école d'un de ses collègues : beaucoup d'élèves très studieux ;


puis à la coopérative féminine de l'argane où (malheureusement pour nous et heureusement pour elles) le travail est terminé. Il reste quelques femmes berbère avec leurs enfants et chacune va nous expliquer ce qu'elles font du fruit de l'arganier. C'est là que je vous parle de cet arbre rare car il ne pousse qu'au sud-ouest du MarocLes fruits de l'arganier sont verts. Ils ressemblent à une olive, mais sont plus gros et plus ronds. À l'intérieur, se trouve une noix dont la coquille est très dure. La noix peut contenir jusqu'à trois amandons à partir desquels sera extraite l'huile d'argane. A la coopérative féminine, la production de cette huile est un processus exigeant et laborieux qui est entièrement réalisé à la main.

Cela consiste tout d'abord à extraire la noix du fruit.


La coquille de la noix est ensuite cassée pour libérer les amandons.


Ceux-ci sont torréfiés sur feu doux puis une fois refroidis


ils sont moulus dans un moulin à bras rotatif en pierre.Enfin de l'eau tiède est ajoutée et mélangée à la main pour former une pâte. C'est à partir de cette pâte que l'huile d'argane est extraite.L'huile d'argane ainsi produite, sans solvant ni chauffage, est une huile de première pression à froid synonyme de haute qualité nutritive et diététique car elle est constituée à 80 % d’acides gras insaturés (qui réduisent le taux sanguin de "mauvais cholestérol") avec une forte teneur en acides gras oméga-6Elle est également utilisée en cosmétique.
Nous abandonnons ces femmes courageuses pour rentrer chez Rachid où, après un nouveau dîner savoureux, à l'initiative de sa soeur, nous allons essayer les costumes traditionnels berbères prêtés : un grand moment !


Nous repartirons le lendemain matin vers Essaouira en gardant un souvenir très ému de la famille IDAR si hospitalière et attachante.
Sur le chemin d'Essaouira, le berger veut bien se faire photographier ;
au loin, on voit les paysans couper le blé ou l'orge ;

le transport des gerbes se fait à dos d'âne


les chèvres dans les arganiers dont elles aiment le fruit à une certaine maturité.


Cette dernière image nous aura coûté de nous faire dépouiller de nombreux dirhams par une nuée de gamins qui, soit voulaient se faire photographier, soit revendiquaient la propriété des chèvres, moment particulièrement désagréable d'où toute discussion raisonnable est exclue.
Sur ce, je vais dormir. A plus.